Le commerce de la fourrure   Conseils pour les enseignants
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Le commerce de la fourrure a influencé le développement historique du Canada de nombreuses façons, notons le développement de l'Ouest et du Nord, l'importance des noms de lieux canadiens, l'origine et la montée de la nation métisse, l'incidence de l'interaction entre les Premières nations et les Européens. Ces relations ont influencé l'histoire des gens et des événements qui ont marqué le marqué le commerce de la fourrure.


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Author: Daniel Williams Harmon
Title: A Journal of Voyages and Travels in the Interior of North America
Copyright Holder: Expired; no restrictions on use.
  -63- Daniel Harmon : Famille

Daniel Williams Harmon (1778-1843), le fils d’un aubergiste du Vermont, s’est joint à la Compagnie du Nord-Ouest en 1800, et est devenu un « partenaire d’hivernage » en 1818; cependant, il quitta le commerce de la fourrure l’année suivante, profondément affecté par la mort de son fils aîné, et n’est retourné au service de la CNO que brièvement, en 1820-1821.

Cet extrait tiré de son journal personnel (qu’il a tenu entre 1800 et 1819, et qui a été publié aux États-Unis en 1820) est daté du 28 février 1819, peu après qu’il ait quitté le commerce de la fourrure et terminé son journal. Dimanche 28 février 1819. p194 : « Sunday, February 28, 1819... humanity would justify. »


« 28 février, dimanche. M. George McDougall est arrivé ici du lac Frazer afin d’y rester, puisque je dois partir pour le lac McLeod afin de préparer mon départ pour les quartiers généraux; j’ai d’ailleurs l’intention, au cours de l’été prochain, de retourner dans mon pays natal.

J’aimerais également y amener ma famille et la laisser là-bas, afin que ma femme et mes enfants soient éduqués selon des préceptes chrétiens et dans une société civilisée. La mère de mes enfants m’accompagnera et si elle souhaite demeurer dans cette partie du monde, j’entends en faire ma véritable femme par un mariage officiel.

Le lecteur constatera que mes intentions ont changé depuis que je l’ai prise pour vivre avec moi, et comme ma conduite à cet égard est différente de celle des hommes de la Compagnie du Nord-Ouest, il serait utile que je donne certaines des raisons qui me poussent à prendre une telle décision dans cette affaire.

J’ai longuement réfléchi avant de me décider et j’ai également pris en compte mes responsabilités envers Dieu.

J’ai vécu avec cette femme comme s’il s’agissait de mon épouse, même si nous n’avons pas été officiellement unis, et j’en ai eu des enfants. Je considère donc que j’ai l’obligation morale de ne pas dissoudre cette union, si elle désire la poursuivre.

Cette relation qui s’est tissée entre nous, grâce à la providence de Dieu, n’a pas été uniquement cimentée par nos bons et loyaux offices mutuels, mais également, par des considérations, disons plus sacrées.

Depuis que je me suis moi-même définitivement tourné vers la religion, j’ai déployé beaucoup d’efforts pour tenter de lui transmettre les grandes doctrines et fonctions de la chrétienté.

Mes efforts ne sont pas restés vains. Grâce à l’intervention divine du Saint-Esprit, elle partage désormais avec moi les consolations et les espoirs que procure l’Évangile.

Je crois qu’il est de mon devoir de l’amener vers ma terre chrétienne, où elle pourra vivre une vie de croyante, veillir dans la grâce et la gloire de Dieu. Nous avons pleuré ensemble le départ de plusieurs enfants et plus particulièrement, la mort de notre fils bien-aimé.

Nous avons des enfants toujours vivants, qui nous sont également très chers. Comment pourrais-je passer le restant de mes jours dans le monde civilisé, et laisser mes enfants chéris sur ces terres sauvages? Cette seule pensée évoque pour moi l’aigreur de la mort.

Comment pourrais-je les éloigner de l’amour de leur mère, et la laisser, elle, ici à pleurer leur absence jusqu’au jour de sa mort?

Armé de mes seuls sentiments humains, comment pourrais-je penser à elle, dans de telles circonstances, sans douleur? Somme toute, je crois que ma décision est la seule que me dictent mes convictions religieuses et humaines. »


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Lisez d’autres extraits du journal de Daniel Harmon – entrez « Harmon » dans la case de recherche à votre gauche.

À quoi ressemble Daniel Harmon?

Consultez le Beaver Index - p. ex., enfants des pionniers, Corday Mackay, septembre 1948.

Did You Know?
Dans son journal, Daniel Harmon appelle sa femme du pays « ma femme » ou « la mère de mes enfants », mais il a tout de même suivi sa résolution de l’épouser au cours d’une cérémonie chrétienne après avoir quitté le commerce de la fourrure.

Ensemble, ils ont eu au moins 10 et peut-être 14 enfants, dont certains sont morts jeunes. Il amena sa femme (Lizette, plus tard baptisée Elizabeth) et leurs enfants survivants au Vermont, et plaça ses fils dans une école de cet État.

Même si la famille vivait en harmonie et était très proche, les affaires de Daniel Harmon furent un échec. Il ouvrit un commerce et un moulin à bois avec son frère, mais quitta plus tard le Vermont pour devenir agriculteur près de Montréal.

Daniel Harmon y est décédé en 1843, ne laissant qu’un petit héritage à sa veuve et à ses six enfants survivants.