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Le commerce de la fourrure a influencé le développement historique du Canada de nombreuses façons, notons le développement de l'Ouest et du Nord, l'importance des noms de lieux canadiens, l'origine et la montée de la nation métisse, l'incidence de l'interaction entre les Premières nations et les Européens. Ces relations ont influencé l'histoire des gens et des événements qui ont marqué le marqué le commerce de la fourrure.
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[suite du récit sur le facteur de la CBH, partie 3]
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« Le prochain dont je vais parler, c’est d’un homme qui travaillait aussi pour la Compagnie de la baie d’Hudson, vers les années 1682, lorsque la compagnie de commerce de la fourrure, connue sous le nom de la Compagnie de la baie d’Hudson, a commencé ses opérations dans toute la région de la baie d’Hudson et de la baie James.
Il fallait parcourir de grandes distances pour faire le commerce de la fourrure avec les Premières nations, et également pour transporter les fourrures autour de la baie, cela supposait donc énormément de travail et des centaines de trappeurs devaient parcourir de grandes distances pour amener leurs fourrures aux postes de traite. Également, le point de départ ou d’arrivée devait être établi. Au début, c’était York Factory.
York Factory était le centre de l’activité à cette époque, et c’est bien cela que dit l’histoire de la Compagnie de la baie d’Hudson. Mais dans cette histoire, on ne dit pas vraiment quelle a été la contribution des Autochtones. On ne reconnaît jamais nos gens, et c’est grâce à eux que la compagnie existe. Je ne parle pas des marchands de fourrure, mais de ceux qui trappaient et recueillaient des fourrures de toutes sortes.
Les gens de la place étaient engagés pour faire tout le travail. Ils aidaient les commissionnaires, permettaient aux Européens de survivre en cherchant du bois, ce qu’il fallait pour faire le feu, etc. Et la nourriture, il fallait nourrir toutes les personnes qui travaillaient là pendant l’été.
Également, particulièrement en été, il fallait avoir toute la nourriture à partir du début du printemps, lorsqu’ils commençaient à travailler. Et il y avait beaucoup de monde. Lorsque les bateaux arrivaient, de plus en plus de gens arrivaient et il n’y avait pas de nourriture. Il n’y avait pas assez de nourriture pour tous et ils devaient manger des aliments locaux. On disait que la Compagnie de la baie d’Hudson a alors commencé à recueillir des aliments locaux. La Compagnie a donc établi des camps de chasse à l’oie et des camps de pêche.
Parlons maintenant des camps de chasse à l’oie. Certaines gens de la place, des aînés, dont certains se souviennent s’être fait raconter ces histoires par leurs grands-pères, ont expliqué comment la Compagnie de la baie d’Hudson établissait ces camps de chasse et engageait les personnes de la place pour tuer les oies. Les oies étaient alors conservées dans les barils de bois qui avaient servi à transporter le lard et autres choses encore.
Et c’était un commerce. C’est dans ces barils de bois que les oies étaient conservées, dans le sel. Et les barils étaient ensuite envoyés à York Factory. C’était de la nourriture pour les gens qui y travaillaient, comme je l’ai mentionné. [end of audio 1]
[audio 2]
Les barils d’oies conservées dans le sel sont lourds. On pouvait conserver trente à quarante oies dans les grands barils, et c’était très lourd.
Les barils devaient ensuite être envoyés à York Factory, et il y avait également des gens de la place qui pêchaient, en même temps. Après avoir tué les oies, ils partaient à la pêche. Et il y avait des employés de la Compagnie de la baie d’Hudson, qui étaient à Moose Factory, ou peut-être à Kashechewan et Fort Severn, ils ont commencé plus tard à chasser les oies et à pêcher. Les gens de la place préparaient et conservaient le poisson.
Ils fumaient le poisson et le réduisaient en poudre, pour Ni-wa hi-jun. De nombreuses personnes parlent de pemmican, mais en fait, c’est de la viande sèche et aussi du poisson, séché et réduit en poudre. Lorsqu’on le cuit, qu’on incorpore de l’huile au mélange, c’est alors qu’on parle de pemmican, pas avant.
C’est donc une histoire de ce qui se passait alors. C’est ainsi que ça a commencé. La chasse aux oies, et aussi la pêche. Cette histoire se déroule donc dans la région de Winisk. C’est un des meilleurs endroits pour la chasse aux oies.
Et la compagnie en profitait. Tout ce qu’elle devait faire, c’était d’envoyer un de ses employés avec de la poudre noire, des plombs, des cartouches et des amorces pour les fusils et les gens de la place s’occupaient de tuer les oies. On disait qu’on donnait à chacun une tasse (à mesurer) de poudre et quelques livres de plombs. Avec cette tasse, on pouvait tirer peut-être onze coups. Ce qui restait après avoir tué cinq oies appartenait au chasseur, c’était une sorte de paiement.
Une fois la chasse terminée, c’est-à-dire lorsqu’il n’était plus possible de conserver les oies afin qu’elles puissent être envoyées à York Factory ou Fort Severn, c’est alors que les chasseurs arrêtaient. Alors l’homme qui apportait les plombs et la poudre, il se tournait vers les pêcheurs, il apportait toutes sortes de filets.
Et alors, la pêche commençait. Les femmes pêchaient et réduisaient le poisson en poudre, et tout cela était empaqueté et envoyé à Fort Severn, ou à York Factory, dans la dernière belle saison de l’année, c’est-à-dire pendant l’été des Indiens. Parfois les gens, les marins de York Factory venaient en bateau et repartaient avec les aliments conservés à York Factory.
C’est d’une de ces personnes dont nous avons parlé, à Winisk. Les hommes qui travaillent à cet endroit étaient appelés les pêcheurs. Celui qui venait pêcher, celui qui venait installer un filet, on l’appelait — Opaakitahwe. [end of audio 2]
[audio 3]
Encore une fois, on ne sait pas de façon certaine s’il n’y avait qu’une seule personne. Il a pu y en avoir plusieurs, la plupart étaient des gardiens de Fort Severn ou de York Factory. Aussi, la plupart d’entre eux étaient des Métis.
On m’a raconté que le dernier de York Factory à avoir exercé ce travail, il était alors très vieux et il est devenu aveugle, il ne pouvait plus marcher. Son apprenti était connu sous le nom de Bird, Pennishish. C’était le dernier Opaakitahwe, le dernier pêcheur, il a été ramené à Fort Severn par son serviteur. Il l’a transporté sur son dos comme un bébé (rires). Il a pris sa retraite à Fort Severn. On n’a jamais su son nom. La seule chose que l’on savait à son sujet, c’est qu’il était un Opaakitahwe.
C’était le nom donné à cet employé. Mais quand ces activités ont-elles commencé? Et quand ont-elles cessé? Qui s’y adonnait, quels étaient leurs noms? Dans l’histoire de Winisk, la dernière famille à avoir fait ce travail se nommait Bird, le premier Bird, et ensuite son fils, et par la suite, la CBH n’a plus eu besoin de ce service. Je ne sais pas en quelle année est arrivé le dernier Opaakitahwe de Fort Severn ou York Factory. Voilà donc une histoire de cette époque.
Bon nombre de ces personnes ont fait un travail remarquable pour la Compagnie de la baie d’Hudson, mais elles ont été complètement oubliées. Les gens de la place, qui ont fait la majeure partie du travail, ne sont même pas mentionnés dans l’histoire de la Compagnie. Ce sont eux, à mon avis, qui ont créé la Compagnie de la baie d’Hudson. C’est la fin de mon histoire. Merci de m’avoir écouté. »
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Did
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Même si les cris Omushkego fournissaient à la CBH les précieuses oies, c’étaient aux Anglais de conserver la viande.
En 1753, le commandant James Isham se plaignit de recevoir de la viande corrompue d’une des tentes de chasse à l’oie de York Factory : « S’il était possible pour les morts de se lever, certainement, en ouvrant le baril d’oies salées venant de la rivière North du printemps dernier, ils auraient pris leurs jambes à leur cou. »
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