Le commerce de la fourrure   Conseils pour les enseignants
  In English
Acceuil  |  Période préeuropéenne jusqu’en 1600  |  De 1600 à 1867  |  De 1867 à aujourd’hui
  Identité, culture et communauté
  La terre : lieux et personnes
  Liens historiques
  Pouvoir et autorité
  Économie et ressources
  Interdépendance mondiale

Recherche sur l’ensemble du site
Recherche pour cette période seulement
 
  De 1600 à 1867
Acceuil >> De 1600 à 1867 >> Identité, culture et communauté >> Articles, journaux, publications éphémères

Vie quotidienne et difficultés des divers groupes participant au commerce de la fourrure.


Image 1 | Image 2 | Image 3 | Image 4
Author: Editors: Judith Hudson Beattie and Helen Buss
Title: Undelivered Letters to HBC Men on the North West Coast of America 1830-57
Publisher: University of British Columbia Press
Year Published: 2003
Location: Original: HBCA - Archives of Manitoba, E31-2-1, fo.101-102d, January 28, 1841
Copyright Holder: Expired; no restrictions on use. Please credit HBCA - Archives of Manitoba.
  -149- Ann Duncan : À son mari Alex. Duncan

Il s’agit d’une lettre de Ann Duncan à son mari, Alexander, commandant du Vancouver, bateau de la Compagnie de la baie d’Hudson, naviguant sur les flots de l’océan Pacifique. Alexander Duncan a servi sur les navires de la CBH entre 1824 et 1848 et, au cours d’un congé en Écosse en 1829, il épousa Ann Simpson.

Ann demeurait en Écosse pendant les absences de son mari et se plaignait du fait qu’elle le voyait peu : pendant les 19 premières années de leur mariage, ils ne passèrent que 23 mois ensemble, et leurs trois premiers enfants sont nés alors qu’Alexander était au service de la Compagnie.

Sa frustration, palpable dans cette lettre, est exacerbée par le fait qu’au moins trois des quatre dernières lettres qu’elle lui a écrites avant celle-ci ne se sont jamais rendues jusqu’à lui.


« Capitaine Alex Duncan, bateau Vancouver, rivière Columbia,
Aux soins de William Smyth, Me, 4 Fenchurch Street, Londres

Kincardine, 28 janvier 1841

Mon cher mari
Je profite de la présente pour vous informer que j’ai reçu votre lettre du 2 avril au mois d’octobre. Vous m’y mentionnez que vous n’avez reçu aucune lettre de ma part. Je suis contente d’apprendre que vous allez bien et j’espère que c’est toujours le cas. Votre lettre m’a fait beaucoup de peine, lorsque je pense à votre longue absence loin de moi, je ne peux que voir ma vie comme un immense désert sans vie.

Cela fait maintenant douze ans que nous sommes mariés, et nous n’avons passé que dix-sept mois ensemble. J’aurais aimé recevoir une lettre de vous m’offrant plus de réconfort. Je vous ai écrit quatre lettres, et voici la cinquième. Je ne sais pas si vous la recevrez.

J’ai écrit à la Compagnie pour savoir pourquoi mes lettres ne se rendaient pas jusqu’à vous, mais on m’a répondu que toutes mes lettres vous ont été envoyées. J’espère sincèrement que vous les aurez toutes reçues avant que celle-ci ne vous parvienne.

La première vous informe de la naissance de votre fille, au mois de mai 1839. Pour ce qui est de ma lettre du mois d’octobre, la lettre me fut retournée car le bateau était parti deux mois plus tôt que je ne le croyais. Je vous ai écrit la lettre suivante après la visite de votre frère J. Je suis allée à Londres au mois de septembre 1940, mais le bateau avait levé l’ancre en août, encore une occasion ratée. Si vous ne recevez pas cette lettre, je ne pourrai rien faire de plus.

Les deux enfants se portent bien, Ann est une enfant en santé et si vous étiez à la maison, je suis certaine qu’elle vous amuserait. Margret a maintenant 22 mois, c’est une enfant charmante qui bavardait déjà à l’âge de 15 mois, tout comme Ann.

Vous avez mentionné dans votre lettre que même si vous restiez dans ce pays pendant dix ans, vous ne m’écririez pas une autre lettre tant que vous n’en auriez pas reçu une de moi. Je vous rappelle que les enfants demeurent sans père depuis votre départ. Ils s’ennuient de vous et vous demandent.

Le fils de M. Martin fait partie de ceux qui sont partis. Il a quitté sa femme et ses enfants, et je souhaite que Dieu, qui vous a protégé sur ces océans tumultueux, vous ramènera à la maison en sécurité, près de vos enfants chéris.

La femme de mon frère James m’écrit également. Votre frère Peter est à cap Nickel actuellement. Nos amis se portent tous bien et vous envoient leurs salutations.

Je n’ai rien à ajouter pour le moment, mais demeure votre femme affectionnée
Ann Duncan »


Other Related Material
Read more letters to the men of HBC - enter 'letters' in the search box to your left.


Did You Know?
Alexander Duncan se sentait apparemment négligé par sa femme, mais il avait d’autres chats à fouetter.

Au moment où il écrivait une lettre amère et pleine de reproches à sa femme, en avril 1840, il était aux prises avec les frasques de son maître d’équipage, James McLoughlin, un alcoolique qui respectait peu son autorité.

Duncan revint chez lui en 1841, mais la réunion familiale fut assombrie par la maladie (sans doute la malaria) et par le procès que lui intenta McLoughlin pour agression et mauvais traitements.