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Vie quotidienne et difficultés des divers groupes participant au commerce de la fourrure.


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Author: Letitia Hargrave
Title: The Letters of Letitia Hargrave
Publisher: The Champlain Society, Toronto
Year Published: 1947
Copyright Holder: Image courtesy of The Champlain Society
  -10- Letitia Hargrave : Des dangers du monde non civilisé

Letitia Hargrave, née MacTavish (1813-1854), était la fille du shérif Dugald MacTavish et de Letitia Lockhart. En 1840, elle épouse James Hargrave, négociant en chef pour la CBH, et quitte l’Écosse pour York Factory.

Les lettres que Letitia écrit à sa famille et ses amis nous proposent des observations sur la vie qui diffèrent de ce que l’on trouve dans les journaux de poste de cette époque, écrits par des hommes. Sa correspondance est également reconnue pour son importance, puisqu’il s’agit d’une des premières écrites par une femme pionnière de l’ouest du Canada, dans l’univers du commerce de la fourrure. Dans ses lettres, on peut la voir se transformer d’une jeune fille naïve et souffrant du mal de mer à une observatrice aguerrie et sagace de la vie de commerçant de fourrure.

10 avril 1843. À Mme MacTavish. P145-146, 1er paragraphe : « There has been nothing… do nothing else. »


« On n’a plus entendu parler du meurtre de John Mac Loughlins, à l’exception du récit qu’on nous en a fait, soit que le maître et ses hommes étaient tous saouls et qu’ils ont commencé à se tirer dessus. John, qui était comme un fou furieux, est tombé raide mort. Quel événement terrible. Les hommes seront acquittés, car il s’agit d’un homicide justifiable, mais comment expliquer à ces hommes ignorants la différence entre le geste posé et un meurtre… Il est à craindre qu’à chaque dispute, les serviteurs se croient en droit de tuer leur maître.

Les gentilshommes d’ici sont hargneux et n’hésitent pas à pointer leur fusil vers leurs hommes. M. Anderson, qui est venu de Vancouver l’an dernier, était si détesté que les hommes ont avoué que s’il était tombé dans la rivière, personne ne lui aurait tendu une perche. Un homme s’est en fait noyé, alors qu’il aurait pu être sauvé si quelqu’un avait daigné se mouiller les pieds –

La vérité, c’est qu’il s’agit d’un pays où il ne fait pas bon vivre, et la situation empire chaque année. Personnellement, je n’éprouve pas de difficulté, mais je plains les gentilshommes d’ici. James aime cet endroit et s’en trouve fort satisfait. Je suis certaine que tous se réjouiraient de quitter les lieux s’ils en avaient la possibilité.

Je suis aussi heureuse ici, à York, qu’au début, mais c’est parce que je ne m’arrête pas à y penser. Vous pourriez croire que les grandes étendues d’eau et les épinettes noires ne font rien pour égayer le moral, mais le ciel est toujours beau, le jour ou la nuit, les aurores boréales sont magnifiques et les étoiles très brillantes. Je couds du matin au soir, sauf lorsque je sors avec Beppo, qui joue avec les chiens husky ou creuse des trous dans la neige, et je fais chaque matin un tour de carriole avec lui. Je ne fais rien d’autre. »


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À quoi ressemblait Letitia Hargrave?

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Did You Know?
Le meurtre auquel fait référence Letitia Hargrave est celui de John McLoughlin Jr., par certains de ses hommes, à Fort Stikine (aujourd’hui Wrangell, Alaska) en avril 1842. Le gouverneur Sir George Simpson blâma « M. John » pour avoir provoqué les hommes sous son commandement, mais John McLoughlin Sr. refusa cette conclusion.

Comme Fort Stikine était en fait en territoire russe, on a proposé de transférer l’affaire aux autorités russes, mais en bout de ligne, personne ne fut accusé de meurtre, ni en Russie ni ailleurs.