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La croissance et le succès du commerce de la fourrure dépendent des hommes et des femmes des Premières nations et de la nation métisse, alors que la concurrence entre la CBH et la Compagnie du Nord Ouest ouvre la porte à une nouvelle ère.


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Author: John Tanner, as told to Edwin James, MD
Title: Narrative of the Captivity and Adventures of John Tanner
Publisher: G&C&H Carvill, New York
Year Published: 1830
Copyright Holder: Expired; no restrictions on use.
  -99- John Tanner guide les soldats du régiment De Meurons vers le fort de la rivière Rouge

M. Edwin James a écrit l'histoire de la vie de John Tanner. Tanner a été kidnappé au Kentucky par les Ojibways à l’âge de neuf ans et ensuite vendu à une femme d’Ottawa qui l’a amené à la rivière Rouge. Son nom autochtone est Shaw-shaw-wabe-nase, ou le Faucon.

À partir de la page 218 de ce document ["In the meantime..."] et jusqu’à la page 220 ["...means of resistance."], John Tanner décrit l’incident pour lequel il est sans doute le plus connu : comment il a guidé les soldats du régiment De Meurons sur le chemin de guerre, jusqu’à Pembina, et ensuite sur la rivière Rouge pour reprendre le fort Douglas à la CNO.

« Pendant ce temps, Lord Selkirk avait pris le fort William, qui était alors aux mains de M. McGillivray, pour la Compagnie du Nord-Ouest. De fort William, il envoya un officier, avec des troupes, pour prendre possession du poste de traite de M. Tace, où l’on avait retrouvé le soldat responsable de la mort du gouverneur McDolland. Il fut envoyé, avec d’autres qui avaient tenté de se soulever après la reddition à fort William, à Montréal, et j’ai entendu dire qu’il a été pendu.

À ce moment, j’ai pris la décision de quitter le pays des Indiens et de retourner aux États-Unis. J’ai eu de nombreuses difficultés à surmonter, attribuables aux mauvais sentiments que nourrissaient les Indiens à mon égard, plus particulièrement dans la famille de mon beau-père, Ais-kaw-ba-wis. M. Bruce, que j’avais rencontré, me donna beaucoup d’information et de conseils; il avait voyagé plus que moi et vu davantage d’hommes blancs, et ses paroles m’encouragèrent. La guerre de 1812 était maintenant terminée, et il n’existait plus d’obstacles insurmontables à mon retour dans mon propre pays.

J’ai fait une belle récolte de maïs et j’avais beaucoup de riz sauvage. Comme je souhaitais aller à Rainy Lake, où j’avais l’intention de passer l’hiver, M. Bruce, qui allait dans la même direction, accepta de prendre 20 sacs de mon maïs. Je le suivis donc avec ma famille. Lorsque j’arrivai près du poste de traite de Rainy Lake, où je m’attendais à retrouver M. Tace, encore ignorant de tous les changements qui étaient survenus, je trouvai en fait le capitaine que j’ai mentionné plus tôt dans ce récit. Il m’accorda beaucoup d’attention et m’aurait donné des marchandises, mais tout ce que la Compagnie du Nord Ouest avait laissé dans le poste avait déjà été donné aux Indiens.

Après avoir discuté avec moi pendant plusieurs jours, il réussit à me convaincre que dans le conflit qui nous intéressait, c’était la Compagnie de la baie d’Hudson qui était dans son droit, ou plutôt qui agissait avec l’aval du gouvernement britannique. En me promettant de m’aider à retourner aux États Unis, en me donnant des présents et en m’accordant de bons traitements, il me convainquit de le guider, lui et ses troupes, jusqu’au poste de la Compagnie du Nord-Ouest, à l’embouchure de la rivière Assiniboine. L’hiver arrivait à grands pas, et il gelait déjà, mais le capitaine Tussenon, tel était son nom, m’affirma, si mes souvenirs sont bons, que ses troupes ne pouvaient vivre à Rainy Lake et qu’il devait immédiatement prendre la route pour la rivière Rouge.

Je partis le premier, avec 20 hommes, et me rendis à Be-gwi-o-nus-ko Sah-gie-gun, ou Rush Lake. Les chevaux furent renvoyés et le capitaine, avec ses 50 autres hommes, nous y rejoignit. À Rush Lake, on confectionna des raquettes, et l’on obtint que She-gwaw-koo-sink, Me-zhuk-ko-nong, et d’autres Indiens nous accompagnent, comme chasseurs. Comme nous avions de grandes quantités de riz sauvage, nous mangions à notre faim. Cependant, il fallait parcourir de grandes distances dans la prairie, et le couvert de neige était très profond.

Lorsque la viande vint à manquer, les soldats tentèrent une mutinerie, mais sans grande conséquence. Quarante jours après notre départ de Rainy Lake, nous arrivâmes à la rivière Rouge, et prîmes le fort à l’embouchure de la Pembinah sans grande difficulté, puisqu’il n’y avait presque personne à l’exception de quelques squaws et des enfants, et quelques vieux français.

De Pembinah, où j’avais laissé mes enfants, nous arrivâmes en quatre jours à la rivière Assiniboine, deux miles en amont de l’embouchure, puisque nous avions traversé la rivière Rouge peu de temps auparavant. À cet endroit, nous rencontrâmes Be-gwais, le chef des Ojibways, avec douze jeunes hommes. Notre capitaine et le gouverneur, qui étaient en notre compagnie, même s’ils savaient qu’il n’y avait pas plus de 12 hommes au fort de la Compagnie du Nord-Ouest, à l’embouchure de la rivière Assiniboine, semblaient ne pas savoir comment s’y prendre pour l’attaquer.

Ils consultèrent Be-gwais, qui leur conseilla de se rendre au fort sur le champ, et d’y manifester leur force ce qui, selon lui, serait suffisant pour garantir la reddition immédiate des hommes du fort. Lorsque le capitaine Tussenon retint mes services à Rainy Lake, je lui mentionnai que je pouvais me frayer un chemin de cet endroit à la porte de la chambre de M. Harshield. Je fus donc très contrarié de constater que l’on ne m’avait pas consulté sur la façon de procéder. Le soir, une fois près du fort, je fis part de mon insatisfaction à Loueson Nowlan, un interprète, qui connaissait bien le pays, et qui avait un demi-frère dans le fort, commis de M. Harshield.

Nous parlâmes, et nous quittâmes l’endroit où s’étaient tenues les consultations. Après avoir allumé notre feu, Nowlan reconnut que nous pourrions à nous deux prendre le fort par surprise et consentit à mettre ce plan à exécution. Nous discutâmes de nos plans avec des soldats qui acceptèrent de se joindre à notre entreprise. Il n’y avait pas de collines, de bosquets ou d’autres objets pour masquer notre approche, mais la nuit était noire, et très froide, et nous supposions que les gens à l’intérieur du fort n’étaient pas très vigilants.

Nous confectionnâmes une échelle à la façon des Indiens, en coupant le tronc d’un arbre, avec ses branches, d’une longueur suffisante pour que nous puissions y grimper, et le plaçâmes le long du mur. Nous y montâmes pour nous retrouver de l’autre côté, dans le fort, sur le toit de la ferronnerie, d’où nous descendîmes silencieusement, un après l’autre. Lorsqu’un nombre d’hommes suffisant se trouva à l’intérieur, nous partîmes à la recherche des résidents du fort, en postant deux ou trois hommes armés aux portes des pièces occupées, afin d’empêcher les habitants de se regrouper et éviter ainsi toute forme de résistance. »




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Á quoi ressemble John Tanner?

Consultez le Beaver Index - e.g., Captors and Their Captives, by J Maurice Hodgson, Spring 1971.

Recherchez son autobiographie à la bibliothèque locale ou de votre école, le Faucon.


Did You Know?
De Rainy Lake, il a fallu 40 jours à John Tanner et aux soldats du régiment de Meurons pour atteindre le fort à Pembina, sur la rivière Rouge.