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Vie quotidienne et difficultés des divers groupes participant au commerce de la fourrure.


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Author: John Tanner, as told to Edwin James, MD
Title: Narrative of the Captivity and Adventures of John Tanner
Publisher: G&C&H Carvill, New York
Year Published: 1830
Copyright Holder: Expired; no restrictions on use.
  -97- John Tanner : Trappeur pour la CNO et la CBH

M. Edwin James a écrit l'histoire de la vie de John Tanner. Tanner a été kidnappé au Kentucky par les Ojibways à l’âge de neuf ans et ensuite vendu à une femme d’Ottawa qui l’a amené à la rivière Rouge. Son nom autochtone est Shaw-shaw-wabe-nase, ou le Faucon.

À partir de la page 181 ["Mr. Henry had traded..."] et jusqu’à la page 184 ["... on the other side."], John Tanner décrit ses tractations avec un agent de poste sans scrupule de la Compagnie du Nord Ouest qui refuse de faire crédit à John Tanner et aux Autochtones, crédit qui leur permettrait de traverser l’hiver alors qu’ils trappent pour lui. John Tanner s’entend alors avec un homme de la CBH, nouveau dans la région, mais au printemps, lorsqu’il apporte ses fourrures en ville pour rembourser le crédit consenti par la CBH, l’agent de la CNO essaie de lui voler ses fourrures en le menaçant de son arme.


« M. Henry a fait du commerce pendant dix ans à Pembinah; M. McKenzie lui a succédé, mais n’est resté que peu de temps, ensuite, est arrivé M. Wells, nommé par les Indiens Gah se moan (une voile) en raison de ses rondeurs et de son envergure. Il a construit un fort solide sur la rivière Rouge, à l’embouchure de l’Assinneboin.

La Compagnie de la baie d’Hudson ne comptait alors aucun poste dans cette partie du pays, et les Indiens constatèrent rapidement que la concurrence entre ces deux compagnies rivales présentait de réels avantages pour eux. Au début de l’hiver, M. Wells nous réunit, il donna un tonnelet de dix galons de rhum aux Indiens et du tabac, et leur mentionna qu’il ne leur ferait pas crédit, même pas pour la valeur d’une aiguille. Lorsqu’ils apporteraient des fourrures, il les payerait, et leur donnerait en échange des articles nécessaires à leur confort et leur survie au cours de l’hiver.

Je n’étais pas avec les Indiens au moment de cette rencontre. Lorsque l’on m’en fit part, et que l’on me remit mes présents, je refusai non seulement ma part, mais je reprochai aux Indiens d’avoir accepté de telles conditions. Ils s’étaient habitués, depuis de nombreuses années, à obtenir un crédit à l’automne. Ils se retrouvaient maintenant sans ressources, non seulement sans vêtements, mais également sans munitions et sans fusils et pièges. Comment pourraient ils, sans l’aide des commerçants, assurer leur subsistance et celle de leurs familles au cours de l’hiver à venir?

Quelques jours plus tard, je suis allé voir M. Wells et lui expliquai que j’étais pauvre, que j’avais de nombreuses bouches à nourrir, et que sans ce crédit que j’avais toujours obtenu à l’automne, je risquerais de grandes souffrances, voire la mort. Il refusa de m’écouter et me chassa de sa maison.

Je pris alors huit peaux de castor argenté, telles que les portent les femmes comme ornements sur leurs robes, des peaux que j’avais achetées l’année d’avant le double du prix que l’on offrait généralement pour une capote. Je les mis sur la table, devant lui, et lui demandai de me donner une capote en échange, ou de les conserver comme gage de paiement pour le prix de ce vêtement, en attendant de me procurer les peaux. Il prit les peaux, me les jeta au visage et me dit de ne jamais revenir chez lui.

Avant que ne débutent les grands froids de l’hiver, je me mis en route vers mes terrains de chasse. Je tuai un grand nombre d’orignaux et demandai à ma femme de confectionner des vêtements qui nous tiendraient au chaud pendant l’hiver afin de remplacer les couvertures et vêtements de laine que nous étions habitués de recevoir des commerçants.

Je poursuivis ma chasse avec grand succès, mais avant la moitié de l’hiver, j’entendis dire que M. Hanie, commerçant pour la baie d’Hudson, était arrivé à Pembinah. Je m’adressai directement à lui et il m’accorda le crédit demandé, qui représentait environ 70 peaux. Ensuite, je me rendis à la rivière Muskrat, où je chassai le restant de l’hiver, capturant un grand nombre de martes, de castors, de loutres, etc.

Au début du printemps, je fis transmettre par les Indiens un message à M. Hanie selon lequel je me rendais à l’embouchure de l’Assinneboin, et que je l’y rencontrerais, pour rembourser le crédit consenti, puisque j’avais plus de peaux qu’il n’en fallait pour cette fin.

Lorsque j’arrivai à l’Assinneboin, M. Hanie n’était pas encore arrivé, et je m’arrêtai pour l’attendre en face du poste de traite de M. Wells. Un vieux français m’offrit l’hospitalité. J’acceptai son invitation et posai mes peaux sous le lit qu’il m’avait préparé. M. Wells, ayant entendu parler de mon arrivée, envoya trois messagers, m’exhortant à venir le voir. Finalement, je cédai aux demandes répétées de mon beau frère et me rendis chez M. Wells en sa compagnie. Le commerçant était fort content de me voir et me fit force politesses. Il voulut me donner du vin et des provisions, ainsi que tout ce que sa maison avait à offrir. Je ne pris rien, sauf un peu de tabac. Je vis alors le Français entrer avec mes peaux. Il les transporta jusque dans la chambre de M. Wells, qui ferma la porte et la verrouilla.

Soudainement, il n’y eut ni gentillesses ni attentions. Je ne dis rien, mais une grande nervosité s’empara de moi, car je ne voulais pas perdre les moyens de rembourser le crédit consenti par M. Hanie, et surtout me faire prendre mes biens par la force, et nécessairement contre mon gré. Je surveillai les lieux et trouvai finalement une occasion de me glisser dans la chambre alors que M. Wells fouillait dans un coffre. Il tenta de me pousser hors de la chambre, mais j’étais plus fort que lui. Ensuite, je m’emparai de mes paquets, mais il me les arracha des mains. Je les repris à nouveau et dans la lutte qui s’ensuivit, les cordes qui retenaient le paquet se brisèrent et mes peaux se retrouvèrent éparpillées sur le plancher.

Alors que je me penchais pour les ramasser, il sortit un pistolet et le pointa sur ma poitrine. Pendant un moment, je restai immobile, certain qu’il allait me tuer, car il semblait fort en colère. Je lui écartai alors le bras et en profitai pour tirer de ma ceinture un grand couteau que je tins fermement dans ma main droite, alors que je le retenais avec la gauche. Se voyant alors complètement à ma merci, il appela sa femme, et ensuite son interprète, et leur demanda de me chasser de la maison.

À cet ordre, son interprète lui répondit : « Vous êtes aussi capable de le chasser que moi ». Des Français se trouvaient également dans la maison, mais ils refusèrent de l’aider. Comprenant alors qu’il ne pouvait ni m’intimider, ni me faire violence, il se fit plus doux à mon égard. Il m’offrit de partager les fourrures et me dit de conserver la moitié des fourrures pour les agents de la baie d’Hudson.

« Tu as toujours appartenu à la Compagnie du Nord Ouest, affirma t il, pourquoi veux tu nous abandonner pour la baie d’Hudson! » Il compta ensuite les peaux, les divisant en deux paquets. Mais je lui dis que cela était inutile puisque je n’avais aucune intention de lui donner un de ces paquets.

« Je suis venu vous voir, l’automne dernier, alors que j’avais faim et que j’étais démuni, et vous m’avez chassé comme un chien. Les munitions qui m’ont permis de tuer ces animaux m’ont été remises à crédit par M. Hainie et les peaux lui appartiennent. Même si cela n’était pas le cas, je ne vous en donnerais aucune. Vous êtes un lâche. Vous n’avez pas plus de courage qu’un enfant. Si vous aviez eu le coeur d’une squaw, vous n’auriez pas pointé ce pistolet sur ma poitrine sans tirer. Ma vie était entre vos mains, et rien ne vous empêchait de la prendre, même pas la crainte de mes amis, car vous savez que je suis un étranger ici, et que pas un seul des Indiens ne lèverait le petit doigt pour venger ma mort. Vous auriez pu jeter mon corps dans la rivière, comme un chien, et personne ne vous aurait demandé de répondre de vos actes, mais vous n’avez même pas eu le courage de le faire. »

Il me demanda si j’avais oui ou non un couteau entre les mains. Je lui en montrai deux, un grand et un petit, et lui intimai de ne pas me provoquer à les utiliser contre lui. Fatigué de cette altercation, il alla s’asseoir de l’autre côté de la grande salle. Même s’il était loin de moi, il était si agité que je pouvais entendre son cœur battre. Il demeura assis un bon bout de temps, ensuite se leva et fit les cent pas dans la pièce. Je recueillis mes peaux et l’interprète m’aida à les attacher ensemble. Ensuite, je les mis sur mon dos, passai devant lui, les chargeai dans mon canot et retournai chez le vieux français qui restait en face. »


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Á quoi ressemble John Tanner?

Consultez le Beaver Index - e.g., Captors and Their Captives, by J Maurice Hodgson, Spring 1971.

Recherchez son autobiographie à la bibliothèque locale ou de votre école, le Faucon.

Did You Know?
Minnedosa, au Manitoba, s’appelait auparavant Tanner's Crossing, en l’honneur de John Tanner. Il fut le premier colon de la région, et y a ouvert un commerce ainsi que le bureau de poste. La ville a prospéré grâce aux chariots de la rivière Rouge qui s’y arrêtaient avant de traverser la rivière Little Saskatchewan, en route vers Edmonton.

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